C'est avec détermination, mais l'esprit rongé de doutes, que je m'élançais chez le premier disquaire du coin afin de me procurer le dernier rejeton des DM, à peine échappé des presses.
Pas même une pré-écoute, juste un léger avant-goût sur MCM par le passage du single "Dream On", qui ne me laissait cependant pas convaincue. Mais cultissime oblige, l'occasion était trop belle, et favorisée par leur imminente prestation à Bercy dont je garde frénétiquement les billets (devenus rares !) sous l'oreiller !
On a peine à se laisser surprendre lors de la première écoute. Martin Gore nous arrose encore de ses timbres sortis d'une country qu'il affectionne tant... Et on s'aperçoit vite que les sons, voire les mélodies toutes entières, se laissent aisément refléter dans le miroir de Violator et Songs Of Faith And Devotion, et laissant derrière eux comme une traînée de poudre un univers mimétique d'Ultra, les instruments n'étant plus ceux d'hier !
Finalement, on apprécie réellement l'écoute de cet album même si on se demande parfois s'il n'est pas indispensable uniquement de par sa qualité en tant que dernier ouvrage en date d'une carrière ascensionnelle.
On regrette en effet l'impression de déjà entendu (par exemple : The Sweetest Condition "rappelle" nettement Sweetest Perfection, pour ne citer que celui-là), mais c'est ce qui rend peut-être encore plus facile le fait de deviner les prochains single ! DM a des règles et les applique toujours en matière de musique, certes mais le plus étrange est que rien ne laisse supposer d'un quelconque ennui à l'écoute de ce qui pourrait sentir le "remâché".
On se laisse rapidement prendre au piège par le génie de Gore auquel il ne déroge toujours pas (même que les paroles ont encore évolué si si !), et on se surprend à chantonner "Dream On" sous sa douche en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire !
Bref, on achète Exciter pour le must, mais comme pour tous les albums de DM, l'attachement vient à point, puisque chaque nouveauté n'en reste pas moins plus profonde, plus maîtrisée, plus épurée, plus élevée... Et le fait que l'ensemble soit si proche de musiques antérieures amplifie la certitude d'un album toujours plus aboutit, dénominateur d'une aventure, si elle n'est pas terminée (?), parvenue à son apogée. Ce qui surprend donc, c'est qu'on pouvait déjà en dire autant de Ultra. Jusqu'où nous mèneront-ils ?
Mais il est difficile de vanter les mérites d'une telle ouvre, magistrale en son sens, qui n'a rien de spécial à première vue et qui s'avère pourtant être exceptionnelle ; et que chacun perçoit à sa manière à l'échelle d'une carrière toute entière, si l'on en juge par les avis divergents des personnes, qui ont, quand même, déjà l'honneur d'avoir ce nouvel opus entre les mains, en 2001.
Adonaïs.