Bien que l'allusion à l'ESB soit assez évidente dans son appellation, l'Écossais Chris Dooks aka Bovine Life n'a pas eu de préjugés à venir signer son premier album au pays des vaches folles. Il faut dire que le label marseillais Bip-Hop fait preuve d'un talent insolent en matière de musiques électroniques, et offre en plus de bien beaux CD's aux packaging luxueux. Exception qui confirme la règle, la pochette de "Social Electrics" n'attire pas beaucoup le regard... Ceci dit, comme on dit souvent, l'essentiel est à l'intérieur. Ce premier album n'en est cependant pas réellement un puisque il s'agit du fruit quelque peu hétérogène de la collaboration de Chris Dooks avec d'autres DJ's dont un membre de The Third Eye Foundation. Peut-être est-ce là que réside le problème... Bien que démarrant de façon assez enthousiasmante, "Social Electrics" se perd assez rapidement dans un nombre un peu excessif de directions musicales, sans prendre le temps de les exploiter à fond. Si l'écoute n'en est nullement désagréable, l'auditeur sentira peut-être un sentiment d'inaboutissement, voire une certaine frustration, à l'écoute de ces 19 titres trop courts et trop éparpillés. Les nombreuses collaborations étouffent sans doute un peu la créativité initiale de Chris Dooks et on ne peut que souhaiter que l'Écossais carnassier puisse nous présenter un album plus personnel et reflétant plus justement son art. On pourra cependant constater que l'homme manie aussi bien la caméra que les séquenceurs, puisqu'en plage CD-Rom, on peut découvrir "No One Sees Black", un court-métrage muet et angoissant réalisé par Dooks en 1999. Encourageant !
Mario