Gescom est le mystérieux side-project du duo d'Autechre, fer de lance de l'électronica tendance cérébralité abstraite telle qu'on la pratique avec bonheur du côté de chez Warp. Non content de nous avoir livré en ce début d'année un excellent EP de leur "Peel Sessions" et un septième LP "Confield", génial quoique peu facilement accessible, Autechre réédite pour les fêtes cet excellent EP de 4 titres (dont 2 de plus de 11 minutes !) publié sous le nom de Gescom. Il est à noter que les titres signés Gescom bénéficiaient jusqu'à présent d'une diffusion confidentielle qui se bornaient aux sites MP3 où l'internaute rusé et exigeant pouvait se procurer à moindre frais les titres inédits du groupe. A noter que ce maxi était sorti en 1996 dans un tirage vinyl limité sur Warp, et que la seule autre oeuvre de Gescom sortie, en 1999 précisément, est un album plus ou moins interactif disponible exclusivement... en Mini Disc (Ne riez pas, ce n'est pas drôle) ! L'auteur de cette chronique l'a vainement cherché à sa sortie chez tous les disquaires de la capitale sans en trouver la trace concrète. Bref, si vous habitez un hameau au cœur du Creusot et de la Corrèze, vous allez encore moins être tirés d'affaire.
Histoire de nous pomper l'air jusqu'au dernier souffle, "Key Nell" se présente sous la forme d'un CD simplement enveloppé dans une pochette bricolée avec du papier bulle. Si ça se veut original, ce n'est pas vraiment très pratique et je ne garantis rien quant à la sécurité du CD. Lorsque vous aurez fini de vous battre avec l'emballage, vous pourrez insérer respectueusement le CD dans votre platine et recevoir votre juste récompense. S'ouvrant sur un morceau très B.O. de polar 70, "Key Nell" nous surprend par un groove onirique quoique très austère. Les autres titres reviennent à des rythmiques très industrielles encore que bien moins agressives que sur leurs productions sous le nom d'Autechre. Moins sombre mais peut-être plus neurasthénique, la musique de Gescom se veut plus accessible, plus "techno" que celle d'Autechre. Elle n'en est pas moins lancinante et dérangeante et devrait séduire haut la main les fans d'Autechre. Que demander de plus ?... Un boîtier normal, peut-être... Et une diffusion conséquente... Cela ne serait pas de trop !
Mario