Que voilà un nom bien barbare comme la scène industrielle savait en imaginer dans les années 80 ! Il faut dire que le bidouilleur de talent qui se cache derrière cette appellation d'origine incontrôlée possède une personnalité forte, nourrie de bien des influences estimables. Entre Die Form et Art Zoyd, avec un soupçon de Costes pour les textes, l'E.M.P.I. est probablement la révélation indus de l'année et nul doute que les labels les plus malins sauront s'emparer de ce petit génie au délire arty et irrévérencieux, qui, en plus d'une musique originale et de textes dérangeants, possède un don inné dans le choix des titres de ses morceaux ("Thérapie par la danse pour enfants souffrant de problèmes psychomoteurs", "Orthodontie" descriptive du cycle, "Electro-pop pour caveau", etc...). Pas toujours à l'abri du kitsch, la musique de l'E.M.P.I. manque peut-être encore de gravité et d'une (dé)structure solide, mais se laisse écouter avec délectation et,en tout cas, révèle un talent authentique et prometteur. A surveiller de près : il y a des chances que cette Église fasse de nombreux adeptes, en dépit de la réaction discutable de l'estomac face à de telles hosties (je vous renvoie d'ailleurs à votre dictionnaire afin que vous saisissiez tout ce qu'implique digestivement le terme "péristaltique inversé"). Alors ne soyez pas les derniers à venir y communier. Car si l'Église peut-être un asile, cela peut être un asile de fous; la preuve acoustiquement éloquente étant parfaitement constatable (sans huissier) à l'écoute de ce CD que vous devriez être honteux de ne point encore avoir acquis, chiens d'infidèles !
Mario