Sur une planète très proche de la nôtre, dans un pays qui ressemble fort aux Etats-Unis, un grand magnat de l'informatique illuminé (on pense tellement à Bill G. qu'il serait indécent de ne pas le nommer) se sent investi d'une mission quasi-messianique : offrir à l'humanité sa dernière invention, la Rectopuce. Ce n'est rien moins qu'une microcellule informatique (et je suis sûr, cher lecteur, qu'en vous concentrant deux minutes sur le nom de cette charmante innovation vous devinerez comment elle s'insère dans le corps humain) destinés aux repris de justice : en livrant une foule d'informations sur ses porteurs, la Rectopuce permet de les tenir à l'oeil et assure ainsi une sécurité totale au bon peuple (comment se fait-il que Sarkozy n'y a pas encore pensé ? ! !). Cette idée est la base d'un livre à tiroirs ou l'on assiste aux répercussions que l'annonce d'une telle création peut engendrer à quelques semaines des élections présidentielles.
Rupert Morgan dresse une satire féroce de notre société : les médias poubelles (le fait de choisir comme héros principal de l'intrigue un reporter alcoolique qui officie dans la presse à scandales n'est d'ailleurs pas innocent), l'absence totale d'éthique politique (un candidat à la présidence qui soutient le programme Rectopuce, voyant de ce fait chuter sa courbe de popularité, prétend que sa femme a été violée pour s'attirer la sympathie des électeurs), le règne de l'argent...
On rit, on rit beaucoup même... mais on rit jaune car même si ce n'est pas de notre monde dont il s'agit, il tend à s'en rapprocher de jour en jour.
En en bonus, vous trouverez dans ce livre la bible résumée en une phrase que, personnellement, je trouve hilarante. Que demander de plus ?
The D.