Tout commence par une fausse bonne nouvelle pour Ombre, le personnage central de cette histoire : il va sortir de prison trois jours avant la date prévue. Malheureusement, c'est pour assister aux funérailles de sa femme qui vient de mourir dans un accident de voiture avec son (ex-)meilleur ami : en lisant ce passage, vous prendrez conscience que choisir entre " s'amuser et conduire " peut s'avérer aussi dangereux que de choisir entre " boire ou conduire ". Il se retrouve ainsi sans ressource puisque c'est aussi cet ami qui devait lui garantir un travail pour se réinsérer.
Il rencontre alors un personnage qui se fait appeler Voyageur. Ce dernier lui propose de l'employer comme garde du corps. Sans le savoir, en acceptant l'offre, Ombre vient de poser son pied dans ce que j'appellerais, pour être imagé et concis à la fois, un beau merdier. Voyageur essaye en fait de rassembler les anciens Dieux saxons (issus des légendes ou autres contes du vieux continent) pour livrer une bataille apocalyptique contre les Dieux contemporains (technologie et consommation sont ici personnifiés sous les traits d'êtres crânes et autoritaires).
S'ensuit un périple qui emprunte autant au road movie, au merveilleux, au roman noir qu'au récit épique. Gaiman puise dans la richesse des légendes Européennes et de l'Amérique moderne pour faire des disgressions et entrecroiser les personnages : on voyage à travers plusieurs destinées (personnelles et/ou légendaires) où interviennent des individus pour le moins atypiques (Auriez-vous imaginer que d'anciens Dieux égyptiens puissent se reconvertir dans les pompes funèbres ou qu'Horus puisse être réduit à l'état de charognard ?...) L'importance jouée par Ombre s'amplifie au fil des 700 pages (eh oui, quand même). Si vous savez comment un homme peut renaître en fils de Dieu pour éviter le Chaos, vous n'aurez sûrement pas lu cette chronique jusqu'au bout. Sinon, lisez " American Gods ". Si vous ne le faîtes pas pour moi, sachez que ce roman a reçu le prix Hugo 2002, ce qui en soi n'est pas un gage de médiocrité.
The D.