On se retrouve là, figés, suspendus, la tête en bas, accrochés aux parois de verdure d'une Erin labyrinthesque et toute en intense profondeur. On ne peut que se laisser envahir par le chant de cette Banshee qui nous entraîne de-ci de-là dans les dédales d'un univers où les craintes enfantines se mutent en une révolte dénonciatrice, en un exorcisme pré-natal, en un océan de larmes qui arrosent l'humanité d'une pluie purificatrice. Car AVEL FAL est un mode de guérison. Une longue convalescence qui soigne les maux par les mots ou plutôt par les sons des mots.
Est-ce la voix d'une enfant? Ou celle d'une mère-enfant? " Maman est le deuxième nom de Dieu dans la bouche de tous les enfants " (James O'Barr).
On ne peut être que marqué à tout jamais après avoir vécu l'Expérience Avel Fal. On ne peut qu'errer dans ce labyrinthe cherchant sans cesse une issue qui n'existe même pas. La seule sortie possible est interne : tomber dans la folie la plus déstabilisante qui soit!
Alors on se retrouve là, figés, la tête en bas, accrochés aux parois de verdure, à écouter son cœur battre aux rythmes d'AVEL FAL, et à attendre que le Vent Mauvais, à l'heure du crépuscule se relève enfin… Syl20

CONCERT DU 3 MARS 2001 - ELLIANT (FINISTERE)
Formation peu courante (chant - guitare - batterie / percussion) Avel Fal fait souffler un vent qui balaie les sempiternelles " rockitudes celtiques " dont les Bretons semblent incapables de se débarrasser.
Envahie par la présence et la voix superbe de Brid, la chanteuse, les titres relèvent d'une intensité rarement entendue sur le territoire breton (dans un tout autre genre, seul me semble Marc Seberg et son chanteur charismatique, Philippe Pascal, parvenait à transcrire par la voix et le corps tant d'émotion). Servit par un batteur percussionniste parfaitement à son affaire et par un guitariste dont les quelques apparitions vocales apportent une touche de désespoir gothique du plus bel effet, les titres remarquablement construit nous malmènent et nous projettent d'une tranquille sérénité à une bouleversante violence.
Si la musique celtique se doit d'évoluer, espérons que ce vent mauvais soufflera suffisamment fort pour faire entendre ses mélodies sur les terres bretonnes en panne d'inspiration. Quant au milieu gothique qui se passionne pour le celtisme, il aura enfin la chance de pouvoir puiser à la source même (irlando-bretonne) de quoi satisfaire ses goûts. Brown Jenkin