4:37 ... J'ai beau arriver en retard, je ne suis pas le dernier. Il fait froid mais qu'importe ? Direction les vestiaires, je n'ai pas de mains à serrer. J'enfile une tunique blanche, des bottes blanches... Il reste un bout de cervelle collée à la semelle, un reste d'hier...

Je protège mes longs cheveux et enfonce des boules-quiesses le plus profond. Voilà, je suis prêt...

Le long du couloir immaculé de blanc, je me souhaite bon courage. J'ouvre la porte en métal... Des cadavres sont déjà en train de défiler, la tête en bas, pendus par les pieds. Des gouttes de sang tracent un chemin au sol. Il suffit de suivre pour arriver à mon poste.

Ils sont déjà là, habillés de blanc, avec leurs couteaux aiguisés... Je les regarde en me disant que je n'ai pas à me plaindre. Eux devront retirer les boyaux, la vessie, le foie... Lui devra leur couper la tête... Eux retirer la graisse... Les autres n'ont pas plus de chance.

Photos : Yves Ress

Suite